Dans un contexte où près d'un Français sur quatre a annulé ou retardé son projet immobilier, le secteur connaît des turbulences inédites, selon Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt. Cette crise touche à la fois les primo-accédants, mais aussi les locataires, confrontés à une situation de blocage sans précédent.
Yann Jéhanno souligne une hausse de 26% du nombre de candidats à la location, lorsque l'offre locative a diminué de 28%. Cette pénurie entraîne une prolongation de la durée d'occupation des logements existants et exacerbe encore la tension sur le marché locatif. Les locataires peinent à trouver des alternatives, ce qui renforce le phénomène.
Le marché de la vente immobilière n'est donc pas épargné, avec des délais de vente qui s'allongent et un recul marqué du nombre d’acquéreurs. Les taux d'intérêt ont fortement augmenté, passant d'environ 1% à 4,25%, ce qui impacte évidemment le pouvoir d'achat des ménages. Cette brusque hausse a ainsi gelé bon nombre de transactions immobilières.
Les critères de financement devenus plus stricts et les règles encadrant le crédit immobilier contribuent à la frilosité des banques et à la difficulté d'accès au crédit pour de nombreux profils d’acquéreurs potentiels. Les mesures récentes annoncées par le ministère de l'Économie et la Banque de France sont considérées comme insuffisantes pour relancer le marché.
Yann Jéhanno estime peu probable une baisse significative des taux d'intérêt en 2024. La situation actuelle pose des défis majeurs pour les primo-accédants et les ménages modestes, qui se voient souvent exclus du marché de l'accession à la propriété.
La crise immobilière actuelle met en lumière les défis structurels auxquels le marché est confronté. Les mesures prises jusqu'à présent semblent insuffisantes pour résoudre les problèmes de fond. Il est urgent de trouver des solutions durables pour permettre à chacun d'accéder à un logement de qualité dans des conditions financières acceptables.
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